Diplomatie technologique

On ne peut tout résoudre tout seul, on doit pouvoir compter sur d’autres, dans certains cas devoir négocier avec des parties avec lesquelles il y a désaccord, voire des différents plus graves pour parvenir à gérer ses besoins aujourd’hui et demain, qu’il s’agisse de l’accès à des ressources essentielles, y compris technologiques, comme de préserver la paix, la sécurité, l’intégrité et la prospérité territoriale.

Les compétences permettant de faire cela sont très anciennes et certains en ont fait un métier, voire un art (craft), mais toute communauté doit pouvoir exercer un certain niveau d’expertise diplomatique ou à défaut l’acquérir. L’exemple le plus connu actuellement est peut-être la nécessité de pouvoir accéder à la capacité vaccinale face à l’épidémie COVID-19.

Le digital, de son côté, a créé des situations où le temps et la distance sont altérés par rapport au sens et aux contraintes habituelles, enrichissant mais aussi complexifiant les opportunités comme les risques. Certaines technologies digitales sont du reste porteuses d’inégalités voire de conflits si les différents territoires ne parviennent pas à se défendre, faire valoir leurs droits ou lutter à armes égales avec les champions du domaine. C’est notamment le cas de l’algorithmique qui permet de gérer le monde des data, des systèmes de cybersécurité, de l’accès aux composants essentiels du monde digital (terres rares, satellites, câbles sous-marins, chips, drones) et aux compétences pour les mettre en œuvre, et surtout de l’intelligence artificielle qui peut aider à résoudre des conflits aussi bien que les accroître. D’où l’intérêt de développer des compétences en la matière, qu’il s’agisse d’être mieux préparer et de mieux gérer les conflits auxquels on se trouve confrontés ou de mieux gérer les technologies lorsqu’elles sont l’enjeu même de ces conflits.